Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée disait Descartes avec humour, pour souligner le peu de cohérence des pensées de ses contemporains. Nous vivons dans des sociétés où l'Éducation nationale contraint nos jeunes à de longues études, pour autant le bon sens ne semble pas mieux distribué. Pire, avec la mondialisation des communications, le quantitatif compte plus que le qualitatif. Une connerie éditée aux quatre coins du monde, reprise sur les radios, rabâchée sur les télévisions, propagée sur le net, finit par échapper à tout examen critique. Je dois dire que ça ma heurte un peu. Aujourd'hui je vais vous parler des produits du terroir. Vous entendez chaque jour des gens qui se félicitent de manger légumes et fruits de saison, un produit régional ou national forcément meilleur que ce qui vient d'ailleurs. C'est admis par tous, c'est pourtant une connerie totale. Tous les produits sont locaux pour ceux qui vivent près de leur zone de culture, ils sont donc tous du terroir de quelqu'un. Et quand les consommateurs sont rassurés car ils savent d'où ça vient, ça ne tient pas debout. Personne ne sait exactement comment a été traité le produit chez l'agriculture supposé voisin. Autrement dit faire de la proximité un critère de qualité, n'a pas de sens. Ce qui compte c'est la technique de production et de récolte. Un mauvais produit même s'il pousse à votre porte, est mauvais. Un bon produit, bien conditionné, bien transporté, demeure un bon produit, à 1000 ou 2000 km. Ce n'est pas la distance qui compte mais le temps passé entre la récolte et la consommation. Bien sûr les fruits et légumes de saison sont à consommer d'abord, mais pendant qu'ils poussent (là où ils poussent)il faut bien manger ce qui vient d'ailleurs et ce qui ne pousse qu'ailleurs. S'il ne faut rien transporter, pas de bananes, pas d'agrumes, pas d'ananas, etc....et dans les pays froids rien. Donc ne mélangeons pas qualité gustative et bilan carbone.
_________________ Dieu est tout sauf incroyable. Guy Lévêque
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